L’activité c’est ce qui sépare l’homme du légume ; qu’elle soit cérébrale, ou physique. Faire fonctionner son cerveau aussi bien que son corps est donc vital pour nous : Mens Sana In Corpore Sano…je ne vous apprends rien.
Se remuer, oui, mais comment ?
Cela dépend de vous, de vos goûts, de votre passé, de votre état physique actuel, de vos objectifs. Pas de quoi dégager une règle d’or, valable en tout temps, tout lieu. Arts martiaux, sports collectifs, sports de combats, crossfit, musculation classique, il n’y a pas réellement de contre-indication, sauf médicale, bien entendu.
Le point de vue paléo sur la question distingue 3 catégories d’activités physiques : seules 2 sont recommandées, et la troisième, à éviter.

Bon…l’infographie n’est pas mon truc.
Cette zone interdite, c’est quoi, exactement ? Les activités « modérément exigeantes », ce qu’on appelle traditionnellement par les efforts d’endurance, le cardio-training. On sort par exemple de la zone de « confort » si en courant vous ne pouvez pas parler : c’est là que commence le cardio chronique, qui est le type d’effort ostracisé par la communauté paléo.
C’est aussi un effort constant, régulier, effectué suffisamment longtemps. Un footing de 45 mn, par exemple. Ou un marathon, ce qui est la forme la plus extrême du cardio chronique. D’ailleurs Art de Vany s’est fait une spécialité de vilipender le méchant cardio, en faisant un recensement quelque peu morbide lors des marathons, pour illustrer son point de vue scientifique très conceptuel, voire artistique (petit rappel que j’ai résumé ici).
Le cardio est aussi mis à l’index par l’inévitable Mark Sisson sur son blog, dont je résume brièvement les méfaits par une rapide traduction :
Les coût du travail aérobie chonique (et répétitif) à moyen et haut niveau :– Cela requiert de plus grandes quantité de glucides (DU SUCRE)– Cela diminue l’efficacité du métabolisme des graisses
– Cela augmente l’hormone du stress, le cortisol
– Cela augmente l’inflammation systémique
– Cela augmente les dommages oxydatifs (production de radicaux libres)
– Et c’est ennuyeux !
Ne vous surentrainez pas.Pratiquez de l’activité physique régulièrement.*Variez les plaisirs : endurance, résistance, activités tranquilles.Ne sous-estimez pas l’importance de chacun des types d’activités.Pour le cardio, ne faites pas systématiquement du cardio dur du type à 80/85% de votre fréquence cardiaque, privilégiez une forme plus douce où vous pouvez continuer de parler tout en courant, nageant ou pédalant.Ne dramatisez pas pour une ou deux semaines sans entrainement.Faites des choses qui vous plaisent, en groupe, ou en solo.Si vous sentez qu’une activité vous est contreproductive, diminuez sa fréquence.
Voyons maintenant ma propre expérience.
Il y a quelques années de cela, je courais. Je courais. Et je courais encore. 3 fois par semaine, c’était réglé comme du papier à musique, 45 minutes de sortie, une vitesse constante qui rendrait fou de jalousie n’importe quel métronome pour piano.

Le métronome, un symbole du cardio répétitif…
Evidemment, les résultats n’ont pas suivi. Oh, évidemment, j’arrivais à allonger mon circuit, un petit peu, signe que je progressais. Mais au bout du compte, et il m’a fallu quelques mois pour m’en rendre compte, c’est que je stagnais. C’était avant de m’intéresser à la nutrition. La lecture de De Vany a agi comme un électrochoc. J’ai commencé par inclure une séance de fractionné, ou course à pieds par intervalles (HIIT en anglais). Oh pas beaucoup au début, 2 accélérations de 15 à 20 secondes au quart et au trois quart de mon parcours. Puis j’ai diminué le parcours, vu l’énergie que cela demande (et la fatigue engendrée). C’est à ce moment là, et au vu des effets positifs sur mon énergie, que naturellement, j’ai eu envie de poursuivre dans cette voie-là, mais pour le corps entier. La musculation, en alternance avec la course à pieds, voilà un beau programme. Je dois avouer, que cela ne m’a fait que du bien, me faisant accéder à une autre phase d’amincissement (je stagnais malgré mon alimentation vue et revue), et évidemment, les résultats corporels étaient visibles…aussi je suis plus stable point de vue forme, je n’ai plus de fatigue inexpliquée.
Introduire de l’intensité a été l’idée la plus géniale qui ait été, à mon niveau : je dois dire que reprendre un sport collectif à 30 ans, sans en avoir pratiqué depuis le rugby, quand j’étais ado ne me semblait pas évident. J’ai donc opté pour des solutions individuelles. Après coup, et au vu du background scientifique solide derrière, les gens qui conseillent, pour mincir de se concentrer sur le cardio pur et dur, façon métronome, sont à mon avis dans l’erreur, à ce sujet j’avais écrit ceci il y a près d’un an : les muscles ça compte !
Pourtant, depuis quelques temps, je ressens un manque : depuis 1 an et demi je pratique du HIIT (en vélo de salle pour l’hiver), de la muscu, si le club de crossfit de Toulouse n’était pas si loin, à Beauzelle, j’en ferais probablement, je marche 30mn à 1h par jour…mais ce manque persiste, je ne savais pas le définir. Puis, un jour, j’ai rêvé littéralement de cardio. De courses sur longue distance, de sueur (quoi ? oui, de sueur). Je me demandais ce qui m’arrivait. Comme le leitmotiv habituel en développement personnel est « soyez à l’écoute de votre corps », j’ai…remis du cardio dans mes entrainements. Pour l’instant, c’est 30 minutes non-stop sur vélo en salle. L’article de Strength Running m’oriente un peu sur ce qui me manque. Je ne compte pas me surentrainer, ni tomber dans le piège du cardio chronique à 80% de la fréquence cardiaque. Mais un cardio plus doux, constant, sur une échelle de temps supérieure à une demi heure. Et qui me fait transpirer – je ne sais pas pourquoi, mais j’aime ça ! -, chose qui m’arrive très peu en marchant ou quand je pratique la musculation.
Tout n’est pas clair dans ma tête, je ne maitrise pas l’aspect scientifique visant à défendre une forme d’exercice au détriment d’une autre mais je reviens un peu de l’idée qu’il faille uniquement des exercices soit très intensifs en peu de temps soit très peu intensifs longtemps, et aucune option valable entre les deux. Alors, est-ce que ça un sens en termes évolutionnistes de courir longtemps dans la savane, mais à vitesse constante ? Je n’en sais bougrement rien, ce qui m’intéresse, c’est avant tout ma santé, et mon bien-être. Après tout, toute la vérité n’est peut-être pas décelable dans les présupposés que nous avons sur le mode de vie de nos ancêtres…