Et si nous avions tous tort ?

Plus ça va, moins je suis pétri de certitudes. C’est valable pour la nutrition, bien sûr. Aussitôt une information assimilée, quelques mois plus tard, déjà remise en cause, ce qui n’est pas sans causer quelques soucis de dissonance cognitive. Elle est loin d’être évidente à gérer. Si la plupart des gens  se contenteront d’ignorer ces signaux contradictoires, d’autres vont refuser et réfuter la nouveauté. Personnellement, je mets les nouveaux éléments de côté, quitte à y revenir plus tard. Oui, je suis incapable de faire une synthèse qui ait du sens en claquant des doigts.

Une illusion d’optique devenue un classique ; cela peut-il être le cas de nos croyances, en nutrition, par exemple ?

Il y a plusieurs types de sources contradictoires, la première provient d’avis qui peuvent sembler datés, voire désuets, notamment sur l’hypothèse lipidique, où j’ai l’impression de faire un bond dans les années 70 à 90…prenons par exemple ce blog, qui nous explique ce qu’est la Vraie Nutrition :

Et même si notre société manquait de calcium, savez vous que la première cause de mortalité des pays occidentaux est dûe à la surconsommation de graisses saturées (et donc de FROMAGE ?)

Trois remarques me viennent à l’esprit : notre société ne manque pas de calcium alimentaire, en revanche on se décalcifie par endroits (dont les dents), on a des calcifications à des endroits non désirés (le sang !), je ne sais pas si c’est vraiment un critère. Il y a un lien logique qui me semble inversé (normalement c’est fromage è graisses saturées). Quant à l’affirmation comme quoi ça serait la première cause de mortalité, je suis sceptique. Ouais. Mortalité de quoi, d’abord ? Et pourquoi pas le sucre raffiné, ça serait cohérent avec le cancer, lui qui ne se nourrit que de sucre, une cétose est efficace pour éloigner le spectre métastasique, dans le cas du cerveau par exemple. Et cette sale manie qu’a notre corps de transformer l’excès de glucose en acide gras saturé après un repas riches en féculents…l’hyperglycémie a déjà fait des dégâts en soi, et le corps ne trouve rien d’autre qu’à repasser une autre couche en s’autoflagellant à coups de triglycérides. Quel imbécile !

Remettons l’hypothèse des maladies cardiovasculaires sur le tapis : Ron Krauss avait conclu sur une méta-étude (dont j’ai fourni l’url un nombre incalculable de fois) que les études ne permettaient pas de conclure sur leur rôle dans le développement de ces maladies. Il reste un mais, car il se trouve que dans la majeure partie des études épidémiologiques (dont la très récente, et très médiatisée étude conduite par Walter Willett), la viande rouge cause bien des soucis. Oublions le fait que ça soit un met d’abondance (et donc, quand on mange plus de viande rouge, on mange davantage de saloperies dans le même temps). Mettons de côté l’hypothèse du fer que j’avais évoquée y a quelques temps, et intéressons-nous à cette étude assez récente qui compare les sources de graisses saturées et ses résultats sur les patients : oh surprise, si la consommation de viande rouge est délétère, celle de laitages (riches en graisses saturées) est…positive ! La conclusion ne se fait pas attendre : les associations des graisses saturées avec la santé doivent dépendre des acides gras spécifiques à certains aliments, ou d’autres ou d’autres constituants nutritifs dans les aliments qui contiennent des graisses saturées, en plus de celles-ci.

Ce n’est pas la première fois qu’une telle étude met à l’honneur les laitages entiers, c’est Stephan Guyenet qui en a déjà fait part il y a deux ans de cela, en fournissant quelques pistes qui peuvent expliquer cet apparent paradoxe : vitamines liposolubles, et surtout la K2, l’acide butyrique, ou encore l’acide linoléique conjugué. Plein de bons nutriments dont la viande rouge est dépourvue. Au-delà du fer, la viande rouge actuelle a un rapport oméga6/oméga3 trop fort. Peut-être aussi, que le gras de cette viande transporte des toxines indésirables…antibiotiques (comme le suggère le livre noir de l’agriculture), pesticides ingérés par les animaux, voire hormones…? Mais alors, cela ne se retrouve-t-il pas dans les laitages ? A moins que les points positifs des laitages l’emportent sur ces points négatifs, alors que la viande rouge n’est que du muscle…je ne sais pas, à creuser. En tout cas, il est loin le refrain des méchantes graisses saturées, tout porte à croire que le problème est ailleurs. En reparlant de Ron Krauss, dans une seconde interview de meandmydiabetes, il avance que les graisses saturées de la viande pourraient avoir un effet négatif, en conjonction avec…le fer.

Parmi les gens qui nous bousculent, nous remettent en question (surtout la sphère paléo/low carb), il y a un certain nombre de gens que j’ai déjà cité comme Evelyn de Carbsane (une fois dépouillée de sa méchanceté et de ses sarcasmes inutiles), James Krieger, Anthony Colpo, ou encore des coach en musculation qui maitrisent bien leur sujet, tels que Alan Aragon, ou Lyle McDonald. En général ils s’opposent à la théorie insulinique, qui est de vigueur dans les cercles low carb. Dans une veine similaire, Matt Stone du blog 180degreehealth édite des ebooks et pense même démonter les théories paléo…aussi certaines personnes peuvent souffrir de troubles de la thyroïde en cas de régimes trop pauvres en glucides, c’est le point de vue de Paul Jaminet. : Il préconise un régime pauvre en glucides, mais pas trop, au point de suggérer une consommation régulière de « féculents sans danger », les féculents à éviter étant ceux issus du blé et du maïs.

Ces derniers temps, j’ai poussé la recherche un peu plus loin. En paléo classique, le fructose est diabolisé, suite aux études de Lustig (cf the bitter truth, disponible sur youtube, profitez-en avec la fonction sous-titres, pour ceux qui lisent l’anglais, à défaut de l’entendre), rapidement relayé par Gary Taubes (Is Sugar Toxic). Pour une réhabilitation du fructose, il est urgent de lire Ray Peat ou encore David Despain. Toxique, ou pas ? Tout dépend du contexte…! Ca n’empêche d’ailleurs pas quelques originaux raw vegan/fruitarian de s’épanouir en 8/1/1, avec une diète centrée sur les fruits (80%) avec 10% de protéines et 10% de lipides…pourquoi pas.

La troisième catégorie de sources provient de gens qui ont écouté le discours paléo, et le réfutent. Après quelques années où le paléo, l’ancestral, le primal deviennent tendance, il est naturel d’y entendre des voix discordantes.

Sur youtube, allez donc voir Les Primitives Nutrition Series, par exemple.

Ou encore, PaleoVeganology…probablement d’accord avec les prémisses Paléo, disons évolutionnistes, mais pas avec la conclusion « naturelle » qui inclue de la viande ou des œufs : nous ne serions pas omnivores, et nos origines seraient végétaliennes. Pour ma part, bof bof, il y a un spectre très large d’alimentations primitives qui ont réussi à l’homme, j’en reste à ma conclusion qui se veut la moins étroite possible. Mais c’est une bonne source d’informations, tout n’est pas à jeter, je me méfie des conclusions trop hâtives, ou orientées.

Il y a également des voix discordantes…des gens qui viennent du paléo, qui l’ont pratiqué, et en sont revenus. Bon, je n’en connais pas beaucoup, à vrai dire. La première qui me vient à l’esprit est Cheeseslave, bon vous me direz elle est restée assez ancestrale, façon Weston A. Price Foundation.

180°…le logo du blog de Matt Stone

Mais le principal, c’est Don Matesz qui dit au revoir au paléo sous sa forme carnée. Bon en fait, il mange aussi des légumineuses et des céréales complètes, argh ! Il est revenu à son alimentation d’avant le paléo, soit macrobiotique, et quasi-végétarien. C’est une révolution, au sens propre du terme : 180° puis 180° à nouveau, il a fait un tour complet. En lisant plus attentivement le blog, dans les commentaires de son dernier article, il indique que sa femme a été diagnostiquée d’un cancer du sein, on imagine une rémission suite à l’abandon du régime. La première chose que cela m’inspire est qu’il faut du courage pour désavouer des principes proférés des années durant, sur son blog. Et ensuite qu’une synthèse était envisageable plutôt que de jeter le bébé avec l’eau du bain (enfin, même s’il dit lui-même qu’il a gardé le bébé). Il est suivi par un certain Gunther Gatherer, au pseudo très évocateur, et qui a eu des soucis de santé (assez graves) sur son régime Paléo-Low Carb. De même Castle Grok, avec son avatar paleo-simpson…est resté paléo, en abandonnant l’aspect low carb, et même en pestant régulièrement contre celui-ci (@couch2ultra pour les twittophiles). Amateur d’endurance, ce n’était peut-être pas compatible…

Comme on donne usuellement le bénéfice du doute (ne jetons pas l’opprobre sur eux en prétextant qu’ils suivaient mal le régime !), cela donne du grain à moudre (!) à tout les opposants du régime paléo, en tout cas sous sa forme conventionnelle : restez vigilants à votre santé malgré tout.

J’encourage tout le monde, même les paleo-convaincus, à rester ouvert aux alternatives, y compris ceux qui sont détestables. Déjà parce que s’intéresser à la paléo-nutrition c’est initialement une rupture avec la pensée conventionnelle qui régit les milieux des nutritionnistes depuis quelques décennies, mais ce n’est pas une raison pour s’encroûter sur un dogme, fut-il bénéfique pour votre santé. Quand bien même c’est (à mon avis) sur la sphère paleo et assimilée que l’on apprend le plus de choses sur la nutrition à l’heure actuelle, on n’a pas fini d’être étonné. Pour ma part, j’ai quasiment abandonné l’hypothèse insulinique, mais garde bien à l’esprit que dans certains cas, notamment en cas de résistance à l’insuline (soit un pré-diabète), avoir une alimentation riche en glucides est contreproductive. Peut-être même que certaines personnes auront du mal à réintégrer des féculents, même une fois la perte de poids effective. En poussant le bouchon plus loin, je me dis que si une alimentation très riche en petit épeautre (ancêtre du blé), et donc assez riche en gluten, ne pose pas de soucis (intestinaux, obésité, maladies cardiovasculaires), ou pas les mêmes que le blé actuel comme l’a testé William Davis, c’est l’édifice paléo entier qui peut s’effondrer…enfin non, il ne resterait plus que le réquisitoire contre les huiles végétales riches en polyinsaturées et les aliments transformés.

Dur, dur…vous êtes perdus ? Pas grave, on s’en remet 😉

31 commentaires sur “Et si nous avions tous tort ?

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  1. Dur, dur, d’intégrer tous les sons de cloches contradictoires (et pourtant probants, isolément) que l’on trouve ! C’est pour cela qu’il faut bien garder à l’esprit plusieurs choses :
    1 – Le contexte est fondamental
    2 – Un problème peut avoir 2 solutions (ou plus)

    Je pense pour ma part que diverses approches, parfois radicalement opposées, peuvent très bien marcher. J’ai choisi, depuis un petit moment, de suivre une alimentation « limite cétogénique » pour plein de bonnes raisons… mais sans que ça me fasse dire que les autres approches sont nécessairement erronées et mauvaises. Celle-ci « fait sens », fonctionne très bien pour moi, et peut me convenir sur du moyen/long terme.
    Un régime paléo à la Lindeberg, ou une approche fruitarienne (enrichie d’un petit minimum de produits animaux, toutefois) sont d’autres options potentiellement viables. Et pas les seules…

    Pour l’étiquette paléo, ma foi, elle n’a guère d’intérêt que marketing ! Le vrai message, commun à toutes les approches qui marchent, c’est qu’il faut consommer de vrais aliments riches en nutriments, sans excès, avec pas mal de variété et de variation… et en tenant compte des tolérances et besoins individuels.

    1. Je suis quand même attentif aux échecs des ex-paléo. On ne saura jamais vraiment ce qui s’est passé, on peut ergoter que « oui mais ils n’ont pas poussé la logique jusqu’au bout »…c’est pourquoi, je serais tenté de rester prudent.

  2. Comme quoi nous sommes tous différents avec une histoire récente différente et un contexte famillial différent et une origine génétique différente, alors il est normal que les solutions soient différentes. Je suis aussi désarçonnée par toutes ces belles théories aussi différentes et opposées les unes que les autres. Paléo ou raw food, fruitarian ou low carb, high fat ou …. à chacun de s’orienter suivant les réactions de son corps.

    Tous ces diférents régimes, récemment développés ou pas, montrent au moins à Monsieur Tout le monde l’importance de la nourriture, sa capacité à soigner par exemple.

    On peut tout de même retenir certains principes de base comme manger ce qui sort de la terre et pas ce qui sort des usines, manger plus de légumes que de viande (et le tout bio ou local et connu et en confiance), manger les légumes un peu plus cru que cuit, et pour le reste chacun a ses particularités et la nutrition est un long parcours qui s’adapte au parcours de vie de chacun.

    Il n’y a pas que la nutrition même si c’est le sujet de ce blog, il y a d’autres aspects de la vie qui permettent d’aller bien. Comme l’esprit qui a un pouvoir insoupçonné. Comme la nature et son énergie. Et probablement des dimensions dont nous n’avons pas encore conscience. Alors la nutrition est un « outil » pour aller bien, mais ce n’est pas le seul. Il faut juste apprendre à se connaitre soi-même, ce qui n’est pas une mince affaire, mais le but de la vie peut-être…

    1. Je suis d’accord globalement.

      « manger plus de légumes que de viande » : et encore faire l’inverse réussit bien à certains (Lex Rooker). Ce n’est pas quelque chose que je conseillerais toutefois…

      1. Oui peut etre que ca reussit bien à Lex Rooker, mais ses origines sont différentes, son histoire médicale est lourde et longue, et l’impact au long terme n’est pas connu. Comme il l’a expérimenté avec d’autres régimes auparavant, la nutrition a eu des impacts importants sur sa santé et son bien-être. Impacts positifs ou impacts négatifs…

        Comme nous tous, il procède par trial and error et écoute son corps. Alors c’est une solution pour lui mais c’est tout ce qu’on peut dire sur son histoire. Pour l’instant.

  3. Bonjour, merci d’avoir linké mon blog. Pour les sources à propos des premières causes de mortalité en pays développés, je vous invite à regarder en tant qu’exemple illustratif : Taux de mortalité en Frahttp://fr.wikipedia.org/wiki/Mortalit%C3%A9_en_France . Cela confirme mes sources (que je tire de The china study, 2005) bien qu’en France les décès par cancer soient légèrement supérieurs aux décès par maladies de coeur. Mais les liens entre surconsommation de produits animaux et cancers sont déjà établis. Moins de fromage, plus de légumes.

  4. (la suite du commentaire a bugué, je la rajoute ici)
    (Et ne me parlez pas de la cigarette : Cancer du poumon = 16% des cancers totaux seulement. Même si on sait également qu’elle favorise les autres cancers, on sait aussi que ces effets-là sont contrôlables par une alimentation riche en antioxydants.)
    Votre hypothèse sur le sucre raffiné responsable du cancer est très intéressante mais je n’ai jamais lu aucune théorie la dessus, auriez vous un lien explicatif par hasard ?
    En bref, votre article est d’une excellente qualité (contrairement au mien, que j’ai rédigé à la va-vite et qui n’est là que pour fermer le clapet à la désinformation pure de l’article d’Agoravox) et je suivrais ce blog avec intérêt.

  5. Je vois les échecs « paléo » comme principalement liés à l’inactivation de la thyroxine (T4) par le foie en hormone thyroïdienne active. Besoin de glucose. En ce sens, un Paul Jaminet est déjà une bonne base. Je pense que la lecture de Ray Peat est urgente, et pas seulement pour la question du fructose. Ce qu’il a à dire sur les profils en acides aminés est également très intéressant, en particulier pour un chasseur-cueilleur urbain qui pense imiter ses ancêtres en mangeant pléthore de steaks. Il a aussi écrit un article intitulé « glucose and sucrose for diabetes » (pour rebondir sur la remarque à propos de l’insuline).
    Outre le côté « pratique », je trouve l’approche de Peat encore plus intéressante sur un plan philosophique. Mais ce n’est pas forcément la première chose que cherche un geek de la nutrition. Juste une question ouverte pour finir, qui découle de sa « philosophie » axée sur le taux métabolique (associé à la jeunesse) : une bonne alimentation pourrait-elle être celle vers laquelle nous penchons naturellement lorsque nous sommes encore enfants ? Plutôt sucre, lait que légumes ?

    1. Pour Peat ça fait un moment que je lis quelques uns de ses articles, mais je ne l’ai pas encore franchement ajouté à mon google reader 🙂
      Peut-être parce que le gars m’impressionne, allez savoir.
      Je te rejoins pour l’excès de certains acides aminés, mais pour les échecs, ce n’est que supposition : si ça se trouve…ils ont évité cet écueil. A moins d’avoir les logs…

      1. J’ai eu du mal à m’y mettre au début… déjà pas mal de remises en question, et puis des articles exigents, dont le sens emerge petit à petit, au fur et à mesure que les pièces du puzzle-théorique se mettent en place.

      2. Le niveau de complexité me dépasse, personnellement.
        Il aurait une mauvaise note en terme d’Ockham, maintenant, il a peut-être raison.

  6. Au sujet du cancer qui se nourrit de sucre, saurais -tu d’où vient cette idée, que j’ai également entendue ?
    Ray Peat écrit :

    « From the 19th century until the second quarter of the 20th century, cancer was investigated mainly as a metabolic problem. This work, understanding the basic chemistry of metabolism, was culminating in the 1920s in the work of Otto Warburg and Albert Szent-Gyorgyi on respiration. Warburg demonstrated as early as 1920 that a respiratory defect, causing aerobic glycolysis, i.e., the production of lactic acid even in the presence of oxygen, was an essential feature of cancer. (The formation of lactic acid is normal and adaptive when the supply of oxygen isn’t adequate to meet energy demands, for example when running.) » – http://raypeat.com/articles/articles/lactate.shtml

    Dans sa vision, le cancer serait lié à un mode de production d’énergie biologique « de second choix » (par rapport à l’oxydation du glucose), moins efficace (en termes de rendement ATP) et dont le métabolite lactate, par exemple, stabilise ce mauvais fonctionnement. Et donc en fait, plutôt que de se nourrir de glucose, le cellule cancéreuse se caractérise par son inaptitude à l’utiliser correctement (à l’oxyder, avec l’aide de l’hormone T3 et vitamine B1 par exemple), une caractéristique du stress (du diabète en particulier) qui s’auto-amplifie, via les l’adrénaline et le cortisol (par exemple) qui vont mobiliser les acides gras (free fatty acids) et les protéines de nos muscles. Si l’on voulait simplifier on pourrait dire… que le cancer se nourrit de protéines et de graisses — ce qui ne veut absolument pas dire qu’il ne faut pas manger de protéines ou de graisses, à la limite bien les choisir afin de limiter les messages de stress qui déplacent l’oxydation du glucose (avec production de CO2 protecteur) vers sa glycolyse (conversion du glucose en acide lactique même en présence d’oxygène).

    Au sujet des corps cétoniques, Peat pense qu’il s’agit d’une carburant très propre/protecteur en lui même, mais le problème serait qu’elles sont le produit d’un métabolisme stressé (ce que je verrais alors comme une réponse protectrice adaptative… mais dont le caractère chronique est mauvais)

  7. Les fruitariens s’épanouir? Disons plutôt que quelques fruitariens semblent être en forme parce qu’ils font du vélo. Sur certains blogues paleos j’ai vu des photos de camps/communes de végétaliens et les participants ont tous l’air musculairement atrophiés et faibles.

    C’est tout à fait possible d’être lacto-végétarien (comme Ori Hofmekler, l’auteur de The Warrior Diet) ou même d’être végétalien (comme l’entraîneur Mike Mahler) et d’avoir une très bonne santé à condition de supplémenter avec des protéines et d’autres trucs. Les deux que j’ai nommé sont végétariens-liens ouvertement pour des raisons personelles ou d’éthique et ils sont conscients que refuser de manger des animaux n’est pas un choix de santé et c’est la raison pour laquelle ils sont en pleine forme. Ils évitent les pièges dans lesquels les typiques végétaliens tombent (trop peu de protéines, trop peu de gras). Quand on est honnête avec soi-même on fait des meilleurs choix que lorsqu’on essaie de faire avaler aux autres un agenda éthique/politique avec de beaux mensonges.

    C’est en laissant de côté l’argument de la santé que les végétaliens auraient plus de succès à convaincre les autres, ils pourraient imiter Mahler ou Hofmekler et supplémenter avec de la protéine en poudre et manger suffisament de gras (ex: noix de coco) et ainsi montrer qu’on peut refuser de manger des animaux et être en bonne santé.

  8. En passant, à propos de S.Guyenet et de sa célèbre critique de G.Taubes qui semble avoir convaincu beaucoup d’adhérents paleo, quand on la mesure à la défense de Taubes qu’apporte Petro Dobromylskyj elle s’écroule rapidement

    http://high-fat-nutrition.blogspot.com/2011/08/i-have-read-good-calories-bad-calories.html

    Les message plus récents sur son blogue sont aussi pertinents, il examine les citations de Guyenet et il rigole. Je croyais qu’étant jeune Guyenet aurait évité d’être le relayeur d’idées reçues conventionelles centrales au paradigme officiel de l’obésité mais il me déçoit. C’est comme s’il savait qu’il pouvait monter sur son podium (blog), affirmer ceci ou cela en citant l’étude X, Y, Z et qu’aucun de ses lecteurs n’aurait la patience d’aller lire le document en question pour vérifier si c’est du solide ou non et qu’ils se contenteraient d’approuver.

    Qu’on critique honnêtement Taubes pour les bonnes raisons s’il y en a, d’accord pas de problèmes (ex: quand il dit que l’exercice ne sert à rien pour maigrir il a tort mais en même temps s’il s’addresse à ceux qui font 2 h de tapis roulant il a un peu raison), mais l’espèce de chateau intellectuel que S.G. a rapidement bâti, probablement pour des raisons d’égo parce que G.T. a été « impoli » avec lui à l’AHS l’an dernier, ne tient pas debout.

  9. Je suis de plus en plus agacé des postures de passionaria fondamentaliste d’un côté ou de l’autre du spectre diététique. Ecouter Lierre Keith crier sur le végétarisme avec son air de « c’est tellement évident », me donne envie de manger un gros bol de pates au blé.

  10. Et si tout simplement l’humain moderne, en quête de sens se jetait dans l’alimentation-santé comme dans une nouvelle religion parce qu’il a besoin de croire ? C’est ce que je pense, ça explique en tout cas pourquoi nous nous prenons autant la tête avec le sujet et pourquoi il est si polémique.
    Hormis manger naturel, sain et le moins transformé possible il ne devrait pas y avoir de « règles » si ce n’est celles que l’on se met. C’est mon avis tout simple mais issu d’années de réflexion et que je développerais dans un e-book disponible prochainement.

    1. Oui. On aime aussi bien rationaliser ses goûts 😉
      J’aime aussi spéculer. Ca fait réfléchir et ça me donne envie de bloguer et de suivre les découvertes scientifiques, y a toujours des choses surprenantes, comme sur la graisse brune par exemple.
      (pour ma part, oui et non, j’ai ramé pour perdre du poids, jusqu’à ce que j’aille à fond sur les graisses et très peu de glucides, j’ai perdu du poids, je remange des glucides normalement, mais pour perdre du poids sans avoir faim, compter les calories ne me menait qu’à une frustration mentale, les légumes même salés et épicés ne me donnaient pas envie, quand j’ai compris que légumes cuits et à fond sur l’huile d’olive, le beurre et la graisse de canard)

      1. Oui et finalement ta règle c’était de ne pas vraiment avoir de règle non, de te faire plaisir ? L’idéal c’est quand même quand on ne calcule as tu ne trouves pas ? (sans compter sur l’importance de facteurs psy comme le stress et autre dont on ne sait pas encore exactement quel rôle ils jouent dans la prise de poids et les maladies mais dont on sait qu’il est important). Après je ne dis pas de ne pas réfléchir, juste dans notre société de psychopathes de la bouffe (dans un sens « sain » comme dans l’autre malbouffe) arrêter de trop se prendre la tête avec tout ça est déjà la première priorité à mon humble avis.

      2. Oui et non. Quand j’ai arrêté de me prendre la tête avec la bouffe, j’ai mangé ce que j’ai voulu -je suis bon vivant, et fainéant de la cuisine, dieu sait que j’en ai honte- et j’ai été malade pendant 1 an à 2 ans (c’est ici : https://clairetlipide.wordpress.com/2014/09/05/mon-alimentation-et-moi-iii/)
        Par la suite j’ai appris à écouter réellement mon corps, mais c’est une « feature » dont on dispose naturellement, et qu’on dénie, juste un exemple : tu n’as plus faim, et on te force à manger. L’erreur est de faire plaisir aux autres.
        Enfin, je vois où tu veux en venir aussi, mais mes amis sont plutôt de bons vivants comme moi, que des squelettes crudivegan glutenfree meatfree, food-free, air-free (bon, j’en fais des tonnes-là). Je suis plutôt dans la perspective « quand s’arrêter de ripailler » et de « revenir à un équilibre ».
        Après je suis juste passionné de science aussi, ça doit pouvoir se défendre d’aimer être au jus de la recherche :p

      3. Sinon oui donner les clés aux gens pour se trouver et s’alimenter normalement sans arrêter de se questionner et d’alimenter une psychose me semble positif. En même temps y a tellement de pathologies à la con (auto-immunes) sur lequel on ne peut apparemment rien, sinon pleurer, que les gens cherchent une solution alimentaire. C’est humain.

        Pour ma part, la façon dont je mange est finalement plus simple que mes circonvolutions et la structure de mes articles…c’est porteur d’espoir :p

    2. Certains qui s’efforcent de manger naturel, sain et le moins transformé possible, sont néammoins obèses ou tombent malades. Toutes les civilisations s’interrogent sur leur alimentation y compris les moins « modernes ». Les animaux aussi font attention, ils sentent, évitent certains aliments,… et apprennent comme nous.

      1. Oui, parce qu’il y a toujours d’autres facteurs (psy, environnement, hérédité, stress, etc.) et que rien ne marche à 100 %. Ce n’est pas parce que certaines personnes qui mangeaient très sainement ont eu un cancer que cela veut dire qu’il ne sert à rien de manger sainement. Enfin il me semble en la matière qu’il y ait des évidences te que la première d’entre elles comme je le disais plus haut est de ne pas trop se prendre la tête avec la bouffe hormis quelques principes de bases dont on peut déroger de temps en temps. C’est mon avis et personne n’est obligé de le partager 🙂

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